Le Cimetière Anglais, cimetière israëlite

Reviendrons-nous par eau ou par le chemin d'en haut ? La marée descend, ce serait trop long ; et puis le récit du vieux marin doit nous rendre désireux de connaître l'endroit dépositaire du fameux trésor et qu'avoisine le tombeau des officiers anglais. Prenons donc ce sentier escarpé, et pour égayer notre promenade, le garçon qui nous accompagne va nous chanter quelques airs du pays.

Silence, nous voici en terre sainte ; l'endroit est bien choisi pour un cimetière. A mesure que nous approchons du vallon, la solitude devient plus complète. […]

On lit les noms suivants sur les tombes de ce cimetière :

Callier et H. Sullivan, baronnet et membre du parlement, lieutenants-colonels de Coldstream, 2e de la garde; W. G. Crofton et W. Burroughs, capitaines dans le même régiment; F. Vachell et W. Pitt, enseignes dans le même régiment; W. Vane, enseigne dans le 1er régiment de la garde ; C. L. White et J. B. Shiffner, capitaines et F. Halbourne, lieutenant dans le 3e régiment de la garde; J. Hamilton, lieutenant dans le 60e de ligne.

Saluons les restes de ces malheureux, et suivons ce Chemin tortueux de préférence à tout autre, parce qu'il nous conduit au Cimetière Israélite qui n'est pas sans intérêt.

La vue de cet asile du repos jette dans l'âme une profonde mélancolie, le philosophe ne le quitte pas sans admiration. Là, point de somptueux monuments élevés par l'orgueil ; point de ligne de démarcation entre le cadavre de l'humble et celui du puissant. Là, pas de privilèges d'outre-tombe. Le pauvre y dort à côté du riche dont les aumônes ne lui firent jamais défaut. Les inscriptions, que n'allonge jamais la litanie des vertus posthumes, sont simplement commémoratives du nom du mort et du jour de la lune où il est décédé, et le visiteur ne saurait dire si celui qui dort à ses pieds fut riche ou malheureux, tant l'égalité la plus parfaite règne dans les pierres tumulaires.

 

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