Le camp de César, Mondarrain, pierre romaine Hasparren, le château de Beltzunce à Méharin, les grottes d’Oxocelhaya à Isturitz et Saint-Martin-d’Arbéroue

Sur la route, à gauche d'Espelette, au sud-est de Cambo, on rencontre un vaste emplacement qu'on appelle Camp de César, sans qu'il soit bien prouvé encore, malgré les vestiges d'un camp qui peuvent avoir une date plus récente, que ce lieu ait été occupé par César.

Du Mondarrain, la vue est très-belle : ces ruines d'anciennes fortifications au sommet de la montagne, ressemblent de loin à des rochers dentelés. Je vous recommande l'ascension, et une visite à Hasparren, patrie de Verus, favori d'Adrien. Cette ville, à quelques kilomètres de Cambo, est un but de promenade le jour de marché. Sa population se compose en grande partie de tisserands et de cordonniers. On retrouve dans son église l'inscription suivante en latin, traduite littéralement :

Flamen, item duumvir, questor, pagique magister
Verus ad Augustum legato munere functus,
Pro novem oblinuit populis sejungere Gallos.
Urbe redux ; genio pagi hanc dedicat aram.

« Pontife, duumvir, questeur et gouverneur militaire du pays, Verus se rendit auprès de l'empereur pour y remplir une mission; il en obtint l'indépendance de la Novempopulanie; à son retour, il consacra ce temple au génie du lieu. »

A quelque distance de Hasparren, à Méharin, se trouve, sur un mamelon, l'ancien château de la famille de Belsunce. N'oubliez pas d'aller visiter la grotte d'Isturits. En suivant le chemin qui est au pied du château, vous arriverez à la montagne de Gaztelmendia (montagne du château). C'est une tour démantelée qui devait servir autrefois de défense aux anciens Basques, et qui a dû lui donner son nom. L'ouverture de la grotte est obstruée par des arbustes. Sur le seuil la voûte est basse, mais dans l'intérieur elle s'élargit et s'élève considérablement. On y voit une stalagmite qui a la forme d'une figure colossale ; d'autres plus petites jonchent le sol. De distance en distance, des stalactites sont suspendues à la voûte. Cette grotte est curieuse à voir à cause de ses proportions et de la bizarrerie de ces objets vus à la clarté d'une torche.

Nous reviendrons, si vous le voulez, par les nasses. Les bords de la Nive sont charmants, et Cambo est aussi joli au soleil couchant qu'au lever de cet astre, Avec ces teintes rosées du matin, cette petite vallée de Bassebourg, qui se montre derrière le pont, est délicieuse.

Si vous ne craignez pas la fraîcheur du matin, chargez votre hôte de vous procurer une place dans un chalan. En descendant ainsi la Nive, vous aurez des émotions, lorsque vôtre barque, lancée comme une flèche, fera fuir autour de vous les arbres, les maisons, ces petites vallées délicieuses qui s'arrêtent au bord de la Nive. La vue d'Ustarits éclairé par le soleil levant, vous dédommagerait seule d'un lit quitté un peu trop tôt. D'Ustarits à Bayonne, la rivière redevient calme ; ses eaux vertes et profondes font un contraste frappant avec ces tourbillons que l'on vient de quitter. Si vous voulez vous croire pour quelques instants en Amérique, revenez par les nasses.

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