Le théatre, la confiteria, la plage, le monastère San Bartolomeo, les Serenos
Dirigeons-nous de nouveau vers la place, sous les arcades il y a des cafés. N'oublions pas non plus de faire une petite visite au théâtre qui, quoique petit, est assez coquet, et puis à la Confiteria où nous trouverons de délicieux biscuits glacés, des fruits confits que nous apprécions fort en France, et dont il nous faut faire provision.
Allons visiter la plage. Voyez-vous ces baraques en toile et ces autres, en bois, posées sur des roulettes? On y attèle un cheval et la maison suit la vague. Ces baigneurs sont presque tous de Madrid, qu'ils abandonnent pendant les fortes chaleurs pour se donner rendez-vous à Saint-Sébastien, où la brise de mer rend la température supportable. Pendant la saison des bains, cette ville prend un air de fête : les soirées ou tertulias sont toujours bien composées et très-gaies; il y règne beaucoup moins d'étiquette qu'en France: ce sont presque des réunions de famille. […]
Je regrette que votre séjour ne se prolonge pas jusqu'à demain, car vous auriez fait connaissance avec les serenos ou crieurs de nuit. Leur accoutrement est pittoresque ; le long manteau brun dans lequel ils sont embossés, est relevé d'un côté par la pique, à laquelle est attachée une lanterne. Le cri qu'ils jettent dans la nuit, pour annoncer l'heure et le temps, a quelque chose de lugubre.