Dessins et gravures

La lithographie est une technique permettant l'impression en série d'un dessin exécuté à l'encre ou au crayon sur une pierre calcaire. En ce sens, il ne s'agit pas à proprement parler de "gravure". Cependant, la première forme de la lithographie, inventée et progressivement mise au point par Aloys Senefelder à partir de 1796, est une technique d’impression basée sur un très faible relief. La lithographie est donc généralement considérée comme l'une des techniques artistiques relevant de la gravure.

Pour les sœurs Feillet, ce procédé est le meilleur moyen d'imprimer, de diffuser et donc de commercialiser leurs œuvres. Les lithographies présentes dans cette exposition sont donc généralement des produits finis, destinés à la vente. La plupart ont été réalisées par des lithographes professionnels, d'après les dessins des deux sœurs, certaines ont été réalisées par les artistes elles-mêmes.

Mais dans tous les cas, avant de marquer la pierre, il y avait plusieurs étapes. Certaines œuvres de l'exposition, au crayon, à la mine de plomb, au graphite ou à l'aquarelle, semblent être des travaux préparatoires aux lithographies, des modèles sur lesquels le lithographe va s'appuyer.

Quelques exemples:

Bayonne, vue générale

Le dessin au crayon sur la gauche semble inachevé, mais on y retrouve très exactement les mêmes éléments, dispositions et proportions que la gravure finale, sur la droite.

   

Marché aux grains à Bayonne

Le dessin au graphite sur la gauche est très complet et très détaillé. La gravure sur la droite lui est fidèle dans les moindres détails.

Fontarrabie

Le dessin de gauche, à la mine de plomb est une représentation très fidèle et très détaillée de la ville de Fontarrabie. Sur la droite, la lithographie finale reprend partiellement le dessin original, afin de reproduire la réalité, mais le dessin est agrémenté de personnages et de bateaux au premier plan, censés donner plus de vie et de dynamisme à l'œuvre.

La cathédrale de Bayonne

La vue de gauche est réalisée à l'aquarelle, la vue de droite est une lithographie. On remarque l'apparition de multiples personnages et éléments absents sur la première version.

 

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Un rehaut est un ensemble de marques de pigments clairs servant à rehausser, c’est-à-dire éclaircir, un croquis ou un lavis. Ils sont souvent blancs et permettent plus généralement d'obtenir du blanc sur un support teinté.

Ces documents sont issus d'étapes purement techniques, non destinés à être diffusés.

Ondarroa

Le premier document est un croquis de Blanche Hennebutte, sur un papier sépia, à la mine de plomb avec rehauts de blanc. Le second est la gravure réalisée à partir du premier : on reconnaît le pont à gauche, la montagne au dernier plan. La barque, sur la gravure, a été ajoutée.

   

Biarritz, vue du port vieux et des deux établissements…

Dessin de Blanche Hennebutte, sur un carton sépia, à la mine de plomb avec rehauts de blanc. Remarquez comme le ciel nuageux du dessin est restitué sur la gravure : nous sommes en plein romantisme. Les rehauts de blanc indiquent les reflets de lumière ; vagues sur la plage du Port Vieux, ou encore façades des maisons illuminées par le soleil. Au premier plan, la rampe d’escalier en bois est identique sur le dessin et sur la gravure. Il en est de même pour les personnages. La gravure n’a pas pris trop de liberté par rapport au dessin.

   

Cambo, vue de l’établissement prise de la route d’Hasparren

Dessin sur le motif, très détaillé, il s’agit davantage d’un dessin aux détails élaborés plutôt que d’un croquis (comme dans les exemples précédents). Sur la gravure, des personnages ont été ajoutés, donnant plus de profondeur au paysage. Admirez la richesse des détails du dessin : cyprès, à gauche du pont, berges de la Nive, dessin architectural du pont, avec ses quatre piliers rehaussés de blanc, afin de bien le mettre en valeur.

   

 

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Il n'est pas rare de découvrir des éléments communs d'une œuvre à l'autre, reproduits à l'identique, ou presque, d'un dessin à un autre.

Le type Basque espagnol

Sur la troisième image, le personnage est représenté entouré de deux dames. Son visage a été modifié, ce qui laisse à penser qu'il pourrait s'agir d'un portrait de Charles Hennebutte, entouré de sa femme Blanche et de sa belle-sœur Hélène.

Le Cacolet

L'exemple suivant va plus loin que la copie d'un élément déjà dessiné, il s'agit d'un collage permettant de transporter le cacolet utilisé au Pas-de-Roland directement au bord de la mer.

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La technique de la lithographie permet de transférer une encre sur un papier en respectant les gravures réalisées dans la pierre. Si l'encre utilisée est noire, le résultat sera en noir et blanc. Si l'on applique une nouvelle plaque légèrement modifiée et imprégnée d'une couleur différente, l'œuvre change, et ainsi, par applications successives de plaques différentes et d'encres différentes, une lithographie devient colorée.

Il est également possible, sur une lithographie monochrome, de peindre directement de la couleur. On parle alors de lithographie aquarellée.

Quelle que soit la technique, la couleur apporte un plus à l'œuvre, et permet surtout de décliner un même travail à l'infini et de transformer chaque exemplaire en original.

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