Les œuvres
Le Guide du voyageur permet de découvrir le Pays basque de Bayonne à Saint-Sébastien, en passant par Biarritz, Cambo, Saint-Jean-de-Luz ou Pasaia. Les œuvres des sœurs Feillet vont pourtant au-delà de cet itinéraire, permettant de faire découvrir d’autres villes ou villages, que vous pouvez retrouver dans la galerie "Paysages" en sélectionnant la ville correspondante.
Province du Labourd
Province de la Basse-Navarre
Province du Gipuzkoa
Province de Biscaye
Province de Navarre
Sur plusieurs décennies, les sœurs Feillet ont utilisé différentes techniques pour représenter les paysages rencontrés. Au-delà du regard de l’artiste, chaque technique apporte un ton particulier.
Lithographie
La lithographie est la principale technique utilisée par les sœurs Feillet pour inclure leurs œuvres dans l’Album des deux frontières, le Guide du voyageur ou les autres guides et albums que Charles Hennebutte commercialisait. La plupart des œuvres utilisant cette technique sont donc des œuvres finies, destinées à la commercialisation. On y retrouve des paysages très posés, représentatifs des sites décrits dans les guides, et généralement ornés de petits personnages apportant équilibre et vie à la composition.
Aquarelle
A l’aquarelle, les sœurs se détachent de cette volonté de représenter un endroit identifiable très présente dans les lithographies. Elles s’attachent davantage à quelques détails, et à la couleur.
Mine de plomb
La mine de plomb permet un travail très précis. Des études, ou des bases très travaillées pour de futures lithographies.
Crayon
Les paysages réalisés au crayon par les sœurs Feillet sont souvent des œuvres inachevées, des esquisses, ou des essais.
- Intérieur de la fonderie
- Esquisse pour le port de Pasajes
- Saint Léon portant sa tête
- Grands bâtiments au bord d'une rivière
Photographie
Quittant ses crayons et ses pinceaux, Blanche Hennebutte s’est également aventurée dans le monde de la photographie. Deux de ses œuvres, représentant la vallée de la Nivelle, sont parvenues jusqu’à nous.
Les sœurs Feillet ont peint le Pays basque pendant plusieurs décennies. De nombreuses transformations, notamment urbaines, transparaissent de leurs œuvres. Une manière de mesurer le passage du temps.
Bayonne, Place du théâtre
Voici deux gravures présentant une vue identique de la place du théâtre. Le pont Mayou, en bois sur la première gravure, est en maçonnerie sur la seconde, ce qui permet de dater la seconde vue vers 1857.
Détail étonnant, au premier plan, le pêcheur sur le couralin semble n’avoir bougé que d’un pilier en quelques années ! Dans le port, les bateaux mouillent au pied du théâtre, tandis qu’au dernier plan, la promenade des Allées Marines ressemble à une forêt de mâts et de végétation.
Autre détail troublant, certains bâtiments semblent en tous points identiques, comme si l’artiste était partie d’un matériel existant qu’elle a tenté de réactualiser.
Biarritz, vue du port vieux
Des deux sœurs, Hélène Feillet est la portraitiste la plus réputée et celle qui est la plus sollicitée. Elle expose au Salon de Paris, par exemple le portrait de Mademoiselle Juana Cano, première bolera du théâtre du Principe à Madrid.
Même le grand tableau commémoratif de l’Arrivée à Bayonne du duc et de la duchesse d’Orléans, peint en 1839 et exposé au Salon en 1842, peut être considéré comme une collection de portraits en miniature.
La plupart des portraits sont des personnalités de la bourgeoisie bayonnaise qui se font représenter, depuis les édiles (Furtado), les bourgeois (Daguerre) jusqu’aux militaires. La pose est sérieuse, le costume austère, les accessoires rares. L’essentiel réside dans le visage traité avec une acuité psychologique.
Les portraits féminins sont plus avenants grâce à la qualité des vêtements et au luxe assez sobre des bijoux.
Hélène Feillet traduit la vérité des personnages dans ses portraits dessinés ou aquarellés. L’aquarelle figurant le vieux corsaire Etienne Pellot exprime à la perfection le caractère solide et tenace du marin à la retraite.
Les portraits peints par Blanche Feillet épouse Hennebutte sont plus rares et moins habiles. Ils manquent d’ampleur et de finesse d’exécution. La directrice de l’Ecole de dessin de Bayonne (depuis 1857) est plus à l’aise dans les croquis de scènes de genre et les paysages.
Crédit texte : Musée Basque et de l'histoire de Bayonne
Portraits en pied
Dans la galerie consacrée aux portraits, vous trouverez bon nombre de personnages en pied. Mise à part la batelière, Blanche Hennebutte-Feillet est l’auteure de ces œuvres. Il s’agit essentiellement de travaux d’études sur les costumes typiques ou traditionnels rencontrés au bord des routes. Elle réutilisera certains de ces éléments dans des lithographies plus travaillées du Guide du voyageur ou d'autres publications.
Des costumes dans leur contexte
Tout au long du Guide du voyageur ou de l’Album des deux frontières, on retrouve des mises en scène très posées de personnages aux costumes très détaillés. Peu naturelles, elles servent surtout de support au discours de Charles sur le détail des costumes.
- Le laboureur et sa femme
- Jeune fille biarrote
- Costumes de grisettes
- Costumes bayonnais
- Les batelières de Pasaia
Scènes de genre
D’autres portraits, dont certains ne nous sont malheureusement parvenus qu’à l’état d’esquisse, semblent davantage pris sur le vif, ou correspondre à des scènes de la vie quotidienne d’un certain type de population du Pays basque. Le détail des costumes y est toujours aussi soigné.
Les œuvres représentant les sœurs elles-mêmes sont rares. Une série au crayon, appartenant à un fonds privé, nous permet de rassembler toute la famille :
Blanche Feillet-Hennebutte
Portrait de Blanche, dessiné par sa sœur Hélène.
Hélène Feillet
Portrait d’Hélène, dessiné par sa sœur Blanche.
Charles-Henri Hennebutte
Portrait de Charles-Henri, par sa belle-sœur Hélène.
Henri Hennebutte
Portrait d'Henri Hennebutte, fils de Blanche et Charles-Henri Hennebutte, réalisé à Bayonne le 29 mars 1850.
La lithographie est une technique permettant l'impression en série d'un dessin exécuté à l'encre ou au crayon sur une pierre calcaire. En ce sens, il ne s'agit pas à proprement parler de "gravure". Cependant, la première forme de la lithographie, inventée et progressivement mise au point par Aloys Senefelder à partir de 1796, est une technique d’impression basée sur un très faible relief. La lithographie est donc généralement considérée comme l'une des techniques artistiques relevant de la gravure.
Pour les sœurs Feillet, ce procédé est le meilleur moyen d'imprimer, de diffuser et donc de commercialiser leurs œuvres. Les lithographies présentes dans cette exposition sont donc généralement des produits finis, destinés à la vente. La plupart ont été réalisées par des lithographes professionnels, d'après les dessins des deux sœurs, certaines ont été réalisées par les artistes elles-mêmes.
Mais dans tous les cas, avant de marquer la pierre, il y avait plusieurs étapes. Certaines œuvres de l'exposition, au crayon, à la mine de plomb, au graphite ou à l'aquarelle, semblent être des travaux préparatoires aux lithographies, des modèles sur lesquels le lithographe va s'appuyer.
Quelques exemples:
Bayonne, vue générale
Le dessin au crayon sur la gauche semble inachevé, mais on y retrouve très exactement les mêmes éléments, dispositions et proportions que la gravure finale, sur la droite.
Marché aux grains à Bayonne
Le dessin au graphite sur la gauche est très complet et très détaillé. La gravure sur la droite lui est fidèle dans les moindres détails.
Fontarrabie
Le dessin de gauche, à la mine de plomb est une représentation très fidèle et très détaillée de la ville de Fontarrabie. Sur la droite, la lithographie finale reprend partiellement le dessin original, afin de reproduire la réalité, mais le dessin est agrémenté de personnages et de bateaux au premier plan, censés donner plus de vie et de dynamisme à l'œuvre.
La cathédrale de Bayonne
La vue de gauche est réalisée à l'aquarelle, la vue de droite est une lithographie. On remarque l'apparition de multiples personnages et éléments absents sur la première version.
Un rehaut est un ensemble de marques de pigments clairs servant à rehausser, c’est-à-dire éclaircir, un croquis ou un lavis. Ils sont souvent blancs et permettent plus généralement d'obtenir du blanc sur un support teinté.
Ces documents sont issus d'étapes purement techniques, non destinés à être diffusés.
Ondarroa
Le premier document est un croquis de Blanche Hennebutte, sur un papier sépia, à la mine de plomb avec rehauts de blanc. Le second est la gravure réalisée à partir du premier : on reconnaît le pont à gauche, la montagne au dernier plan. La barque, sur la gravure, a été ajoutée.
Biarritz, vue du port vieux et des deux établissements…
Dessin de Blanche Hennebutte, sur un carton sépia, à la mine de plomb avec rehauts de blanc. Remarquez comme le ciel nuageux du dessin est restitué sur la gravure : nous sommes en plein romantisme. Les rehauts de blanc indiquent les reflets de lumière ; vagues sur la plage du Port Vieux, ou encore façades des maisons illuminées par le soleil. Au premier plan, la rampe d’escalier en bois est identique sur le dessin et sur la gravure. Il en est de même pour les personnages. La gravure n’a pas pris trop de liberté par rapport au dessin.
Cambo, vue de l’établissement prise de la route d’Hasparren
Dessin sur le motif, très détaillé, il s’agit davantage d’un dessin aux détails élaborés plutôt que d’un croquis (comme dans les exemples précédents). Sur la gravure, des personnages ont été ajoutés, donnant plus de profondeur au paysage. Admirez la richesse des détails du dessin : cyprès, à gauche du pont, berges de la Nive, dessin architectural du pont, avec ses quatre piliers rehaussés de blanc, afin de bien le mettre en valeur.
Sous-catégories
Les paysages
Des lieux inconnus
Quelques lieux représentés par les sœurs Feillet n'ont pu être identifiés. Si vous reconnaissez ces lieux, ou si vous identifiez un indice exploitable, n'hésitez pas à nous le faire savoir en utilisant la section commentaire au dessous des articles.