Blanche FEILLET HENNEBUTTE (Paris, 1815 – Biarritz, 1886)
Née à Paris le 5 novembre 1815, Blanche se forme à la peinture et aux arts graphiques auprès de son père Pierre Feillet et de son grand-père Pernotin. Elle suit sa famille à Madrid en 1829 puis à Bayonne en 1834. A la différence de sa sœur Hélène, elle peint peu et se consacre plutôt au dessin et à la gravure. Elle expose cependant au Salon de Paris en 1841 une Vue d’un moulin près de Saint-Jean-Pied-de-Port et en 1848 deux tableaux : Naufrage dans les rochers de Biarritz près de Bayonne et Vue de l’entrée de la Barre de Bayonne. En 1857, elle est nommée directrice de l’Ecole de Dessin et de Peinture de Bayonne. De plus, elle enseigne le dessin d’ornement à l’Association Philomatique de Bayonne.
Blanche Feillet avait épousé dans la capitale labourdine Charles Henry Firmin Hennebutte le 24 janvier 1844, à qui elle donna deux fils : Henri Joseph Ernest (1845) et Pierre Louis Gaston (1856). Les Hennebutte habitent d’abord à Bayonne rue Galuperie, puis rue Bourgneuf, et plus tard à Biarritz.
Né à Bayonne le 25 septembre 1818, Charles Hennebutte simple papetier devient l’éditeur des premiers guides touristiques du Pays Basque considérés de chaque côté de la frontière politique : en 1851 Le Guide du Voyageur de Bayonne à Saint-Sébastien et en 1852 l’Album des deux frontières avec une première partie intitulée France et une deuxième Espagne. Les textes sont rédigés par Charles et les illustrations sont lithographiées à partir des dessins de Blanche, parfois complétés par ceux d’Hélène Feillet. Ces publications rencontrent un grand succès et sont plusieurs fois rééditées avec des variantes. C’est une véritable entreprise familiale qui avait commencé avec la Description des environs de Bayonne à la fin des années 1840 à une époque où le tourisme était en train de naître.
La Médiathèque de Bayonne conserve une Eglise de Cambo à la mine de plomb dessinée par Blanche en 1841 qui laisse présager les publications à venir. L’offre touristique basque de Hennebutte ne comprend pas uniquement les visites habituelles aux villes côtières de Biarritz et de Saint-Sébastien qui viennent à peine d’être consacrées comme les lieux de villégiature de la clientèle aristocratique, mais aussi à des villes d’industries comme Tolosa pour y découvrir les plus récentes et modernes papeteries, ou à des lieux historiques comme la maison natale de Thomas Zumalacarregui, ou religieux comme le sanctuaire de Loyola. Côté français, les deux sœurs ne s’aventurent pas beaucoup plus loin que les provinces du Labourd et de la Basse-Navarre. Cambo-les-Bains est une destination privilégiée. En plus des représentations de paysages et villages, elles créèrent des illustrations mettant en scène les coutumes et les vêtements des Bayonnais et des Basques de l’époque. Lors de leurs excursions, les Feillet réalisèrent de très nombreux dessins, gouaches et aquarelles qui ne furent jamais publiés. Un catalogue raisonné de leurs travaux est toujours à entreprendre.
Blanche Feillet décède le 15 septembre 1886 dans sa villa « Berthe », rue du Nord à Biarritz.
Crédit texte : Musée Basque et de l'histoire de Bayonne