Titre : Entrée du duc d'Orléans à Bayonne
Auteur : Hélène Feillet
Date : 1840
Établissement : Musée basque et de l'Histoire de Bayonne (Voir la notice originale)
Technique : Huile
Dimensions : 129x194 cm
Thème : Personnalités
Notes : Huile sur toile signée et datée en bas au milieu : « Hélène Feillet/1839 », exposée au Salon de 1842. Musée Basque et de l'histoire de Bayonne, inv. n° 2007.1.1, ancien dépôt de l'État dont la propriété a été transférée à la Ville de Bayonne par arrêté ministériel du 27 avril 2007. Après avoir traversé le pont provisoire de bateaux reliant le faubourg landais de Saint-Esprit à Bayonne, le cortège du duc et de la duchesse d'Orléans arrive sur les Allées Boufflers, en avant de l'ancien Réduit dont on voit la muraille à gauche. Une atmosphère de fête colorée est représentée au premier plan par les danseurs en tenue blanche et ceinture rouge, coiffés d'un béret. Hélène Feillet compose une véritable "photographie" de l'événement, témoignage fidèle où l'on retrouve les officiels : le général de division Harispe, le général de brigade Jacobi, MM. Duchatel, Préfet des Basses-Pyrénées, Leroy, Sous-Préfet de Bayonne, Balasque, Maire de la Ville, Almeras, Colonel Commandant de la Place militaire, de Bois-le-Comte, aide-de-camp du général Harispe, Duvigneau, lieutenant de gendarmerie, le Comte Garat, commandant les Basques à cheval, Diesse, lieutenant des chasseurs Basques à cheval, Thonnelier, commandant des Gardes d'Honneur, Potel, Hariague, lieutenant et maréchal des logis chef de ces mêmes Gardes d'Honneur, Hedembaigt, lieutenant de la Place, Baudry, professeur d'Hydrographie, Mlle de Lassa et d'autres Bayonnais de ses amis. Hélène Feillet s'y représente en train de peindre l'évènement sur son chevalet à l'extrémité droite du tableau. A droite de l'arc de triomphe provisoire construit de bois et de toile peinte avec entre autre Ornement, deux étoiles de David, On découvre une tribune pour les personnalités officielles avec les drapeaux tricolores entourant un grand blason couronné, cachant en partie le chantier naval des Allées Boufflers. En fond, on découvre la représentation précise de la rive droite de l'Adour et des immeubles de Saint-Esprit construits au XVIIle siècle par les familles juives du Bourg. Amarré non loin, à droite du pont, un deux-mâts est pavoisé. Plus à droite, vers l'amont, un navire de mer s'éloigne des chantiers navals de l'étang du Moulin. Un décrochement provisoire des bateaux composant le nouveau pont facilite le passage des navires en 1839. Sur la rive droite, mais en aval, un deux-mâts attend d'être armé devant le haut immeuble blanc à toiture d'ardoises, construit par le négociant Suarez juste avant la Révolution. Aux allées de Boufflers, ur la rive gauche et sous le trophée tricolore (à droite de la peinture), apparaît le profil d'un vaisseau en construction avec ses varangues. À gauche du tableau est peint le mur extérieur de la fortification du Réduit. Amarré à la rive, à moitié caché par le Réduit, un trois-mâts pointe sa proue et maintient levées deux voiles d'étais. Devant, une pinasse sombre a rabattu ses mâts. Viennent ensuite deux chaloupes : la plus proche arbore un drapeau tricolore et un personnage salue debout, son chapeau à la main, pendant que quatre rameurs en tunique rouge sont assis aux bancs de nage. Plus tard, le pont provisoire de bateaux sera remplacé par un pont de pierre baptisé "pont de Nemours" en 1845 lors de la venue à Bayonne du duc et de la duchesse de Nemours. A cette occasion, Hélène Feillet proposait un second tableau pour faire pendant à l'Arrivée du duc d'Orléans. Le Préfet des Basses-Pyrénées écrivait au Ministre de l'Intérieur le 27 mars 1846: « Une artiste d'un talent assez remarquable, Melle Feillet de Bayonne, a eu l'honneur de présenter à LLAARR Monseigneur le Duc et Madame la Duchesse2 de Nemours lors de leur passage en cette ville, plusieurs tableaux ou dessins qui ont excité l'attention et l'intérêt de LLAARR. Cette même demoiselle a fait l'esquisse d'un tableau qui représente l'inauguration du pont de Nemours J.J. Cette esquisse a été placée sous les yeux de LLAARR qui ont daigné y donner leur approbation. Le désir de Melle Feillet serait d'obtenir de Votre Excellence la commande de ce tableau [... J ». Après plusieurs lettres de relance (y compris du secrétariat du duc de Nemours) et une réponse d'attente le 4 juin, le refus final du ministre est envoyé le 1er juillet 1846 avec l'explication « L'état des fonds consacrés à l'encouragement des Beaux-Arts ne le permet pas en ce moment ».